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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 23:26

Quelle belle fête, quelle belle ambiance, et quel beau cadeau de Noël se sont fait et nous ont fait les joueurs du FCG ce samedi après-midi, en battant le Stade Toulousain au Stade des Alpes, sur le score de 15 à 6 !

 

IMG_0139.JPG

 

Tout était fait pour la fête, à commencer par ces magnifiques bonnets de père Noël aux couleurs du FCG distribués à tous les supporters venus en masse samedi, comme vous pouvez le constater sur nos belles têtes de vainqueurs. Public venu en masse, on ne peut dire moins vu que le match est à guichets fermés depuis plus d'un mois !

Pour sa quatrième délocalisation au Stade de Alpes, le FCG y aligne sa quatrième victoire, après celles contre Bourguoin et La Rochelle la saison dernière en PRO D2, et celle contre le Racing-Métro en septembre dernier.

 

Le match

Et autant la victoire contre le Racing ici même en semptembre n'avait souffert d'aucune contastation, tant les Grenoblois avaient alors dominé les Franciliens dans tous les secteurs, autant le succès contre l'ogre toulousain d'hier fait figure d'exploit, complètement contre le cours du jeu en seconde période.

Avant le match, Ricou me demande "Comment tu les prendrais là ?" C'est sûr qu'une équipe comme Toulouse qui n'a pas de point faible ni de défaut, on ne sait pas trop où insister. Alors j'ai répondu ce que l'on répond pour battre les All Blacks : il faut les agresser. Toutes les victoires françaises face aux Néo-Zélandais, et notamment lors des Coupes du Monde en 1999 et en 2007, ont en effet comme point commun une agressivité féroce au point de les faire douter et déjouer.

Mais je craignais que le match ne se perde sur la mêlée, et l'accumulation des pénalités sifflées sur cette phase de jeu contre les Grenoblois. Le pack toulousain avait bien réussi à battre Toulon à ce jeu-là lors de la finale du TOP 14 en juin dernier, il allait bien réussir à battre Grenoble !

 

Depuis l'arrivée de Fabrice Landreau, et sous l'impulsion conjuguée de Sylvain Bégon et Franck Corrihons, cette équipe de Grenoble a fondé son projet de jeu sur... le jeu, justement : utilisation maximum de la largeur du terrain, multiplication des temps de jeu, prises de risque. Schéma de jeu ambitieux qui a amené le FCG au titre de champion de France de PRO D2 l'an dernier,  acquis de la tête et des épaules. Un modèle dans lequel les joueurs ont beaucoup de degrés de liberté et prennent beaucoup de plaisir, plaisir Ô combien partagé par les spectateurs. Modèle qui est une révolution pour ce club dont l'histoire s'est toujours écrite avec des packs de fer, ou plutôt de Mammouths, comme ceux qui ont atteint trois demi-finales successives entre 1992 et 1993.

 

Mais hier c'est bien sur le triptique musculo-pragmatique cher à Bernard Laporte que le FCG a réussi à faire douter le géant du rugby français, le Stade Toulousain, jusqu'à s'imposer : Conquête, Défense, et Jeu au pied.

 

En effet, dès les premières minutes, les Rouge & Bleus allaient appliquer à la lettre les consignes : occuper le terrain, s'éloigner des zones de danger, obliger les Toulousains à relancer de loin et les presser très haut. Les Grenoblois ont donc arrosé le trio d'attaque toulousain de chandelles, et diagonales d'occupation, ce qui leur a permis de passer la quasi totalité de la première mi-temps dans le camp toulousain.

 

IMG_0140-copie-1.JPGEn conquête, les Grenoblois ont réussi à sauver les meubles en mêlée, grace à deux facteurs : Florian Faure en n°8 ramassait le ballon au plus vite pour faire durer les mêlées le moins longtemps possible ; et le coaching a fait du bien à l'heure de jeu. Mais c'est en touche que le FCG a fait un match somptueux, ne perdant qu'un seul lancer, pour en piquer six à l'alignement toulousain ! Les deuxième-ligne Farley et Beukes, et les deux flankers Best et Vanderglas ont fait plus que gêner les Toulousains dans ce secteur, et ont remporté cette bataille.

 

 

 

Et en défense. Et en défense il n'y a pas de mot pour qualifier la prestation des joueurs de Fabrice Landreau, qui ont défendu comme des poilus, comme si leur vie en dépendait, avec une mention spéciale aux deux flankers-courage là aussi, co-élus homme du match par toute la tribune, j'ai (re)nommé Jonathan Best et Henry Vanderglas, auteurs d'une partie héroïque dans ce secteur de jeu. A part sur la toute première action de la paire de centre Yann David / Gaël Fickou, les Toulousains n'ont jamais semblé pouvoir franchir, se sont fait asphyxiés par la montée défensive des Grenoblois. Et cette réussite en défense tient à deux aspects principalement : la redistribution défensive sur la largeur du terrain d'une part, excellente notamment parce que peu de joueurs ne se consommaient dans les rucks ; et l'agressivité homme à homme, la rage de vaincre mise sur chaque plaquage d'autre part. Et les Toulousains se sont jamais parvenus à trouver la faille dans ce système défensif. Et mise à part la semaine dernière à Swensea face aux Ospreys, je n'ai pas le souvenir de voir une équipe du Stade Toulousain sortir d'un stade en n'ayant inscrit que six malheureux points. Image symbolique s'il en est de cette impuissance, dans les dernières minutes du match, Vincent Clerc qui intervient dans la ligne se fait renvoyer dans son camp manu militari par les centre Grenoblois Hunt et Jahouer. Vincent Clerc qui espérait un meilleur scénario  face à son club formateur.

 

Malgré ce triptique laportien Conquête-Défense-Occupation, les Grenoblois n'ont pas pu s'empêcher de mettre un grain de folie dans leur jeu, avec cette relance initiée depuis son en-but par Lucas Dupont (le seul homme à faire un arrêt-de-vollée dans son en-but, au lieu d'applatir), qui s'élance à travers ses 22, pour venir s'empaler sur la troisième-ligne toulousaine ! Sur le ruck, le ballon est conservé, et gicle très vite sur le côté gauche, ou la paire de centres magique Hunt-Jahouer met le feu, pour placer l'ailier fidjien Waqaseduadua dans l'intervalle, jusqu'à la ligne des 50 ! La défense Toulousaine se replace bien en retard, et la pénalité - réussie de plus de cinquante mètres par Valentin Courrent - sera celle du break, à 15-6.

 

Et l'exploit tient encore à une stat : contrairement à la première période, les Toulousains ont outrageusement dominé la deuxième période, avec des pourcentages de possession et d'occupation proches de 75% ! Et bien je peux vous garantir que réussir à n'encaisser AUCUN point face à une équipe du Stade Toulousain archi dominatrice durant toute une mi-temps, c'est une fabluleuse prestation !

 

Une équipe qui sait gagner

Alors ce qui me plait aussi dans cette victoire, c'est qu'à la manière du XV de France lors de ces tournées d'automne, ce FCG là s'est montré capable de gagner des matchs aux scénarios complètement différents : archi-dominateurs face au Racing-Métro on l'a dit plus haut, ou face à Biarritz, mais aussi dans des matchs accrochés comme face à Bayonne, et même en étant dominés, comme face à l'USAP, ou hier face au Stade Toulousain.

 

Après le match, Ricou me faisait remarquer que sur les deux derniers matchs que l'on avait vus ensemble sur ce mois de décembre, on avait assisté à deux magnifiques matchs sans essai ! Et oui, après la somptueuse découverte du  stade Marcel Michelin de Clermont le 9 décembre, on a donc vu le FCG triompher sans essai mais avec quelle maitrise hier !

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