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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:57

« Regrets Eternels » titrait le Midi Olympique lundi matin, et c’est vrai que l’on peut nourrir des regrets, tant on est passé près du Graal, de la victoire en Coupe du Monde de Rugby.

Jamais la France n’est passée aussi près mathématiquement parlant bien-sûr, avec cette petite, toute petite défaite d’un petit, tout petit point lors du dernier set d'une Coupe du Monde. Jamais on n’est passé aussi près au niveau du jeu aussi, les français ayant été dominés de la tête et des épaules lors de leurs deux précédentes finales mondiales ovales en 1987 et en 1999, alors que ce dimanche à l’Eden Park ce sont nos Bleus qui ont dominé la partie !

Ce sont donc les All Blacks de Nouvelle-Zélande, pays où le rugby est religion, grandissimes favoris de ce tournoi, qui rapportent le trophée William Webb Ellis pour les quatre années à venir.

AB-Winners.jpg

 

Le Match

Lors de la présentation de la finle sur ce blog, j'avais présenté les clés du match suivantes : les zones de rucks, la zone du 10, le comportement des français, et surtout, la combat. Il en manque un, essentiel, auquel j'avais pourtant pensé avant de rédiger l'article, et oublier lors de la rédaction : l'arbitrage. Et c'est peut-être lui qui offre la timbale aux AB's.

 

C'est dès le haka que le combat commençait. Les Français se mettaient en position de V, pour percer le coeur de la ligne noire, Thierry Dusautoir placé en tête. Les Bleus voulaient marquer cet avant-match, et cette attitude prédisait bien le compoortement courageux, guerrier et conquérant des Français lors de la partie.

Haka-Vs-Bleus.jpg

Contre toute attente et contrairement aux conseils évoqués dans ce blog avant ce match, les Bleus ont dominés, et n’ont pas dominé en fermant le match. On leur avait conseiller de priver les Néo-Z de ballon, et de ne surtout pas s'exposer en jouant à la ba-balle, mais de jouer petti bras, au près. Et ils ont dominé dans tous les secteurs du jeu, notamment en seconde période. Et toutes les stats le confirment, avec une possession et une occupation du terrain à 55% en faveur des Français sur l'ensemble du match. La seule stat restées à l'avantage des Blacks est ... le nombre de péanilités, 10 à 5 à l'encontre des Français, on en reparlera. On a pu apprécier des mouvements Français d'envergure, avec une multiplication de temps de jeu, sur toute la largeur du terrain. Et contrairement à ces 100 dernières années (!), les Français arrivaient à jouer sans se faire piquer le ballon ou faire un en-avant au bout de trois passes, pourtant face à la plus redoutable des défenses sur lé récupération, avec la référence mondiale : Richie McCaw.

McCaw-punch-Parra.jpgOn avait aussi conseillé aux joueurs Français d'être méchants, de châtier les joueurs Néo-Z qui ne se priveraient pas de tout tenter dans les rucks, en étant toujours à la limite de la règle. Car s'il est un secteur où il sont au sommet du rugby mondial, c'est bien celui-là : jouer avec les règles, les arbitress, et les nerfs de tous leurs supporteurs adverses. On dit couramment dans le milieu du rugby qu'il y a deux arbitrages : pour Richie McCaw, et pour le reste du monde.

Et les All Balcks ont été malins, rusés. Ils ont su être méchants, et faire sortir Parra, quand nous n’avons pas su châtier McCaw ni Kaino pour les faire sortir, ni Conrad Smith, le régulateur métronome des lignes arrières, à l’origine d’une prestation majuscule en défense. L'agression de McCaw (voir photo) sur le petit Morgan a privé les Français de leur maitre à jouer, et buteur. Fait Ô combien important quand on sait que les Français ratent deux pénalités en seconde période, par le Yach et Trinh-Duc ! On prédisait que les français ne pouvaient gagner qu'à l'ancienne, en faisait sortir sur blessure les tauliers All Balcks, et qu'ils ne pouvaient gagner jouer ; et au finale, ce sont les Blacks qui gagnent à l'ancienne, en punissant dans l'ombre des rucks le meneur du jeu Français.

CQFD !

 

 

 

 

Les Français faisaient une bonne entamme, qui surprenanait les Néo-Zélandais. Mais ceux-ci restaient mettre du match, et étaient les plus dangereux. Et sur leur première occasion flagrante, ils marquaient un essai sur une combinaison de cadet : sur une touche à 5m, fond de touche, et le sauteur qui remet entre les deux blocs de saut à un pilard qui arrive lancé. Imparrable. Quant au jeu eu pied, comme face aux Gallois la semaine précédente, les Français bénéficiaient d'un jeu au pied déficiant de leurs adversaires : Piri Weepu ratait une transformation et deux pénalités en 1ere mi-temps, soit 8 points. Pendant ce temps les Français jouaient bien, mais n'étaient pas dangeureux : pas d'occasion d'essai, pas de pénalité à tenter. Mais ils offraient un comportement exemplaire dans le combat, avançant sur certains impacts autant en attaque qu'en défense. Weepu sauvait la maison noire sur une cuillère de la dernière chance alors que françois Trinh-Duc, rentré à la place du pauvre Parra pour une prestation brillante, avait pris le trou et filait dans la défense Néo-Zélandaise. Dernier fait marquant du premier acte : la sortie sur blessure du n°10 Tout Noir, Aaron Cruden, remplacé par Steven Donald, 4e ouvreur du pays ! (Derrière Carter, Slade et Cruden)

 

Au retour des citrons, Yachvili ratait une pénalité alors que Steven Donald réussissait (?) la sienne. Réussissait ? On ne saura jamais vraiment, tant la vidéo parait litigieuse. Personne ne s'offusqua sur le moment, et aucun des joueurs français qui étaient sous les poteaux à ce moment là, on va donc considérer qu'elle est bien passée entre les perches... 8-0. Je vous laisse juge...


 

essai-Dusautoir.jpg

Les Français continuaient de jouer, et sur une récupération de Trinh-Duc, on pensait la libération avec cet essais du capitaine-courage Thierry Titi Dusautoir. En effet, à 8-7 avec 25 minutes à jouer, le match devenait à sens unique et on pensait les All Blacks à la limite de craquer et de laisser fondre le petit point d'avance. Mais c'est peut-être là que tout se joue : les All Blacks ont mené tout le long de la finale, et on sait qu'ils sont terribles à rattrapaer, qu'il n'y a pas meilleurs qu'eux pour tenir un résultat. Et malgré ces 25 minutes de match à sens unique,les All Blacks tenaient et ne prenaient pas un point. Les Bleus ne bénéficiaient pas d'occasion de se mettre en position de drop, ni d'une pénalité. McCaw sauvaient les siens sur un placage en bout de ligne, rattrapant tout de même un aillier en bord de touche.

 

Mais c'est surtout cette pénalité jamais sifflée qui fait débat.

Alors on peut voir la moitié vide ou la moitié pleine du verre Joubert-champion.jpg: soit on considère que les All Blacks ont fait l'exploit de défendre pendant 25 minutes dasn leur camp en faisant preuve d'une discipline extraterrestre, sans prendre de pénalité, sauf celle ratée à 48m par FTD sur une mêlée enfoncée ; soit que l'arbitre Craig Joubert n'a jamais osé siffler cette pénalité méritée sur les innombrables plongeons de McCaw, mais aussi de ses deux compères de la 3e-ligne Kaino et Read. à la vue de ce cliché (montage ?), on peut penser qu'une fois de plus la France a payer le poids de l'Histoire et de la nécessité de ses adversaires de gagner leur Coupe du Monde. En effet, en 1995, la France perd en 1/2 finale face aux Sud-Africians, qui faisaient coup double en participant pour la première fois et en organisant la Coupe du Monde, un an après l'élection de Nelson Mandela et la fin de l'Apartheid, d'où la nécessité de faire coup triple et de garantir la victoire des Sud-Af'. La victoire litigieuse face aux Français (trois essais refusés pour les Français, un essai litigieux accordé aux Springboks) et l'intoxication alimentaire qui frappa les All Blacks quelques jours avant la finale. Et bien une fois de plus, les Français ont payé l'importance extra sportive de la victoire Néo-Z sur leur terre cette année, pour ce petit pays qui n'a que le rugby (et à bien moindre echelle la voile) pour se faire connaitre au monde ; et ce sport qui aurait pu commencer à perdre de son emprise en Nouvelle-Zélande avec la fuite des stars, partant jouer dans les meilleurs et plus lucratifs championnats : la France, l'Angleterre, le Japon.

 

Alors cette pénalité ? Elle était à mon avis plusieurs fois nécessaire et méritée. Jamais je n’avais vu une équipe de Nouvelle-Zélande paniquée, sans repère, enchainant erreurs individuelles et mauvais choix, cantonnée dans sa moitié de terrain pendant près d'un mi-temps. Même en 1999, les All Blacks de l’époque n’avaient pas maitrisés un orage de 25 minutes pendant lequel ils avaient encaissé un 33-0, mais ils n’avaient pas erré, hagards, comme l’ont fait les Weepu, Dagg et autres Ali Tire-la-langue Williams pendant cette finale 2011.

Mais c'est la vie, ou plutôt c'est le sport, et les All Blacks sont chamions du Monde après 2 minutes finales de jeu petit-bras à attendre la fin du chrono en refusant de jouer...

 

Et maintenant ?Dusautoir-coupe.jpg

L’actualité de cet après-finale repose principalement sur un homme, et quel bel homme comme dirait Jack : Thierry Dusautoir, capitaine courage de ce XV de France. Titi Dusautoir a en effet été élu homme du match, ce qui reste un comble pour une finale de Coupe du Monde d'élir Man of the Match un perdant, et ce qui prouve la nature de l'exploit de Dusautoir. Et dès lundi, l'IRB faisait du capitaine français le meilleur joueur du monde de l’année 2011. Compensation pour les oublis d’arbitrage de Mr Joubert ? En tout cas l’IRB ne s’est pas gênée pour condamner la Fédération Française de rugby à une amende de 5000 NZ$. Motif ? Les joueurs français ont dépassé la ligne médiane lors du Haka néo-zélandais avant la rencontre. Pas de quartier pour les héros malheureux…

Midi Olympique révélait ce lundi (quelle source intarissable !) que Dusautoir a aussi été confirmé comme capitaine du XV de France par le futur sélectionneur, Philippe Le Goret St-André. 

La presse néo-zélandaise n’a quant à elle pas assez honte de ses propos tenus pendant la semaine précédent cette finale et la qualification pour la France pour la finale, puisqu’elle continue de vomir sur les français. C’est maintenant des accusation des fourchettes sur Richie McCaw qui sont déblatérées à l’encontre de … Dusautoir (décidemment !), Bonnaire et Rougerie… Quant on voit les images de son agression envers Morgan Parra à ce connard de McCaw (et c’est quand même pas très glorieux de s’attaquer au plus petit) ; quand on voit les fautes au sol successives de la 3e-ligne All Blacks ; … on se dit qu’ils n’ont vraiment honte de rien ces journaleux ! Mon ami d'enfance Nicolas Zanardi qui écrit dans le Midi Olympique, et qui a eu les couilles de titrer en page 2 "Hold-Up à l'Eden-Park" lundi matin, promettait une fourchette des plus hargneuses au premier journaliste neo-zélandais qui pointait le bout de sa plume lundi, après ces accusations calomnieuses. Vas-y mon Zanar' !

 

Les joueurs français n'ont quant à eux aucune raison d'avoir honte de rien avec ce match époustouflant, passés à deux doigts, un coup de sifflet, une cuillère, ... du bonheur. Mais qui ont su nous faire vibrer. Merci à eux et RDV dans quatre ans à Twinckenham !

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commentaires

L
<br /> Bravo pour cet article que j'attendais depuis lundi matin et bravo à nos bleus blancs !<br /> <br /> <br />
Répondre