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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 19:01

Ce mois de juin a été le théâtre comme chaque mois de juin depuis que je regarde le rugby à la télé, des tournées d’été.

 

Les quoi ? Les tournées ?

Mais avant de revenir sur les résultats et les faits marquants de ces matchs cette année, je voudrais revenir sur ce grand principe du rugby, mal compris par les gens qui découvrent notre sport : qu’est-ce qu’une tournée, qu’est-ce qu’un test-match ?

Historiquement, et ce jusqu’en 1987 et la création de la Coupe du Monde, le rugby ne comptait qu’une seule compétition internationale : le tournoi des IV puis V Nations. Toutes les autres équipes nationales ne participaient à aucune compétition. Aucune ? Et si, puisque des tournées étaient organisées chaque année entre ce pays. Le principe : une équipe nationale part pour plusieurs semaines voire plusieurs mois en tournée, vers un ou plusieurs pays, pour y jouer une série de matchs. La première tournée des All Blacks en Europe en 1906 a d’ailleurs permis de créer leur légende.

Depuis les années 70-80, le rugby étant un sport d’hiver, les tournées se sont rythmées de cette façon : en juin, les nations de l’hémisphère nord vont jouer dans l’hémisphère sud, et en novembre c’est l’inverse.

Et une tournée est l’occasion d’amener un groupe élargi de joueurs, pour jouer une série importante de matchs. Les Test-matchs, les matchs phares de la tournée, qui comptent pour des sélections internationales, et qui opposent les équipes types des deux nations. Ces test-matchs sont souvent au nombre de trois, ce qui permet de dégager un vainqueur de la tournée. Ce qui vous confirme que ces matchs ne sont pas des matchs amicaux, ils sont joués dans le cadre d’une compétition internationale : la tournée ! Entre ces test-matchs, on retrouve les matchs de semaine, contre des sélections régionales ou de provinces. C’est ainsi que j’ai vu étant gamin à Grenoble l’Australie contre une sélection du Sud-Est ; c’est ainsi aussi que même si l’Irlande n’a jamais battue les All Blacks, la province du Munster a elle réussi cet exploit 12-0 en match de semaine, en 1978.

 

Les tendances en 2012

En ce mois de juin 2012, les grandes nations du rugby européen sont allées terminées leur interminable saison démarrée en juillet 2011 pour la préparation de la Coupe du Monde, en tournée chez les meilleures nations de l’hémisphère sud : l’Irlande chez les Blacks, les Gallois – tout aréolés de leur récentes victoire dans le Tournoi des VI Nations – en Australie, l’Angleterre chez les Springboks Sud-Africains, l’Ecosse dans les îles du Pacifique, et nos Bleus en Argentine.

 

Tournee.jpg

 

La tendance majeure qui se dégage des résultats de cette tournée est de façon flagrante la domination des nations du Sud, sur le Nord. Les Irlandais, Gallois et Anglais ramènent à eux trois huit défaites sur leurs neuf matchs disputés, seuls les Angliches limitant la casse en terminant sur un match nul (14-14) plein de courage ! Mais en regardant de plus près, tout n’est pas à jeter.

Les Gallois perdent leurs trois test-matchs, mais avec un total d’écart de point cumulé de seulement 11 points : défaites respectives de huit, deux puis un point lors du dernier match, face à une brillante équipe d’Australie. La jeune garde Galloise continue de construire son avenir qu’on lui souhaite doré avec cette génération dorée.

Les Anglais, eux, s’inclinent sans avoir à en rougir lors des deux premiers matchs, de 5 et 9 points, avant d’arracher le match nul lors de la troisième levée qu’ils ont dominé !

BrianODriscoll.jpgLes Paddys, quant à eux, ont largement perdu le premier match face aux Blacks (42-10), avant de passer une fois de plus passé tout près de réaliser ce qu’ils n’ont jamais fait, à savoir battre les Néo-Zélandais, lors du 2e match, où un drop de Dan Carter leur priva du match nul. La troisième levée a été a sens unique, avec loin d’une victoire la plus sévère défaite de leur histoire face aux Néo-Zélandais : 60-0, d'où le désarroi de Brian O'Driscoll...

 

En marge de ces trois triples confrontations, on retrouve nos Français, qui ont laissé filer leur premier test en Argentine (23-20) malgré leur domination, et ont ensuite concrétisé leur domination lors du second test (49-10).

Nos amis Ecossais, cuillère de bois du dernier Tournoi, sont quant à eux revenus… invaincus de leur tournée estivale ! Ils l’ont entamé par une victoire historique sur le sol Australien (9-6), pour ensuite enchainer deux victoire chez les vaillants Fidjiens et Samoans.

 

Comment s’explique cette domination ?

La fatigue, en premier lieu, et deux types de fatigue : celle, évidente, due à la longueur du voyage et au décalage horaire ; et celle due, je le disais en introduction, au calendrier international.

En effet, depuis la préparation et le déroulement de la Coupe du Monde entre juillet et octobre dernier, les nations européennes ont enchainé leurs compétitions de club domestiques et continentales (les championnats, et les Coupes d’Europe), le Tournoi des VI Nations, et les phases finales de ces compétitions. Faire douze heures d’avion à la suite d’un tel marathon, pour aller affronter les meilleures nations mondiales qui ont eu elles quatre mois de break, repos et préparation entre la Coupe du Monde et la reprise du Super 15 fin février.

Rien d’étonnant alors que le bilan comptable de ces tournées soient largement en la faveur des nations du sud. Comme chaque année, quand elles arrivent en tournée, les équipes européennes n’emportent pas leur meilleur effectif, et les joueurs retenus sont aussi pressés de rentrer chez eux et profiter de quelques semaines de vacances. Au-delà de la fatigue physique, la fraicheur mentale est elle aussi déficiente : pas évident de se motiver pour une n-ième semaine de compétition supplémentaire !

Alors on verra lors des tournées de novembre ce qu’il en est vraiment avec des niveaux de fraicheur équivalents… La France y affrontera l’Australie le 10 novembre au Stade de France, l’Argentine le 17 novembre à Lille, et les Samoas le 24 novembre de nouveau au SdF !

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