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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 17:20

Les suites du Tournoi des VI Nations...

 

On le sait, depuis 1987 et l’apparition de la Coupe de Monde tous les quatre ans, les éditions de celle-ci rythment le rugby international : mandats des sélectionneurs, fin de carrière des joueurs, génération lancée dans le grand bain…

Philippe Saint-André ayant pris ses fonctions le premier décembre dernier à la suite de la dernière édition du Mondial ovale, sa première compétition est passée et on peut essayer de dresser le profil type du groupe qu’il mènera dans les deux années à venir, voire jusqu’à la prochaine Coupe du Monde, en septembre 2015, en Angleterre, et avant toute chose lors du preochain rendez-vous du Xv de France : la tournée en Argentine les 16 et 23 juin prochains.

 

Une tactique pas payante

Contrairement aux attentes et aux habitudes du métier (voir l’introduction ci-dessus), et contrairement aux Anglais, Philippe le Goret Saint-André n’a pas mis un grand coup de balai sur la génération Lièvremont dès sa prise de fonction, et s’est en grande partie appuyé sur le groupe vice-champion du Monde en octobre dernier en Nouvelle-Zélande, et ce pour trois raisons principales : le stade de la compétition atteint pas ce groupe, et ce statut de vice-champion du Monde, (voire de presque Champion du Monde si l’on revoit la finale) du XV de France d’une part ; la volonté de s’appuyer sur un groupe performant, aguerrit, et ne pas partir d’une feuille blanche ; et enfin, la politique de l’homme en forme, qui prône de ne pas seulement construire pendant quatre ans un groupe pour le mondial suivant, mais de jouer chaque match pour le gagner pendant ces quatre années de mandat.

On a donc vu des joueurs de bien plus de trente ans encore sur les papiers du staff de PSA, mais bel et bien pour la dernière fois, lors de ce Tournoi des VI-Nations 2012 : William la Buche Servat, Lionel Nallet, et Julien Bonnaire. Auxquels s'ajoutent d'autre trentenaires et tauliers de l'équipe pendant le mandat Lièvremont : Dusautoir, Harinordoquy, Yachvili, Rougerie, Clerc... Mais cette tactique ne s’est pas avérée payante, avec une bien piètre quatrième place lors de ce Tournoi, bien loin des ambitions affichées – légitime à l’orée de la compétition – de Grand Chelem. Il a tout de même glissé une once de jeunesse dans ce groupe, et les prestations de ces joueurs peuvent le rassurer et surtout le pousser à mettre bien plus de jeunesse dans ce groupe.

Le Tournoi perdu pour de bon après la défaite contre l’Angleterre, PSA a donc changé son fusil d’épaule pour faire ce qu’il aurait peut-être du faire dès le début de la compétition : lancer les joueurs d’avenir, qui amènent de la fraicheur, de l’envie, et porteront régulièrement la tunique bleue de France dans les années à venir. C’est évidemment plus facile à dire de ma place et aujourd’hui, que de la sienne en janvier dernier !

Voyons donc quel peut donc être le groupe sur lequel Philippe Saint-André s’appuye dans les années à venir, ligne par ligne.

Gognards

 

Les avants : faire sans les Gognards

En effet, les trois monstres cités ci-dessus qui ont pris leur retraite internationale à l’issue de ce Tournoi 2012 jouaient tous devant, chacun à une ligne, et ce n’est pas une mince affaire que de les remplacer !

La première ligne n’est pas galvaudée dans le rugby français, tant la mêlée est une affaire qui nous importe culturellement, et tant cette mêlée est une base solide sur laquelle nous avons depuis longtemps été une référence mondiale. On le sait, depuis que le rugby existe, ce théorème est de mise, et les Français comme les Anglais l’ont démontré de nouveau lors de ce Tournoi 2012 : « No Scrum, No Win », sans mêlée, pas de victoire possible. Nicolas le Bus Mas est devenu indispensable à l’édifice français, à droite, et ses suppléants David Attoub et Jean-baptiste Poux, ne sont pas de tous jeunes. Qui derrière pour le suppléer ? Il va vite falloir que Saint-André lance dans le grand bain la relève, pour ne pas se retrouver Nicolas-Mas-dépendant. En pilier gauche c’est Poux qui tient encore et toujours la baraque, puisque Fabien Barcella et Thomas Domingo cumulent les blessures et pépins plus ou moins graves. On souhaite tout simplement qu’ils reviennent, puisqu’ils ont fait leurs preuves au plus haut niveau. Vincent Le Belge Debaty a quant à lui démontrer un niveau que certains ne lui soupçonnaient même pas !

 

Au Talonnage, William Servat laisse un trou béant que Dimitri Szarzewski a pour l’instant bien du mal à combler. En effet, ses prestations lors de ce Tournoi ont été plus qu’hésitantes, et il ne s’est pas imposé comme archi-dominateur à son poste, ni comme leader naturel du pack : lancers en touche pas droits, ballons perdus à l’impact, plaquages ratés… et parfois tout ça dans le même match. Il est très loin d’avoir apporté les garantie d’un haut niveau. A lui désormais de mener le Stade Français en phases finales pour briller avec son club, puis de rassurer lors de la tournée en juin sur son rôle en bleu. Derrière, c’est le néant : Guilhem Guirado n’a jamais été étincelant en bleu, et il y a peu de chance que PSA ne le rappelle, alors qui ? Benjamin Kayser, voire plus jeune ? A suivre...

 

Maestri.jpgEn deuxième-ligne, on semble rassuré, et armé pour aller combattre chez les plus vaillants guerriers du monde ovale. En effet, Nallet parti, Papé s’est affirmé naturellement comme le combattant que l’on attendait, homme sans peur qui abat un bouleau de l’ombre phénoménal. A ses côté, le jeune Yoann Maestri, formé au RC Toulon et joueur du Stade Toulousain depuis 2009 a confirmé les espoirs placés en lui et s’est tout de suite montré à la hauteur sinon plus : plaqueur, lutteur, cavaleur, il n’a jamais rechigné à combattre et à passer le meilleur examen qu’il soit pour sa première titularisation : la paire Irlandaise O’Connelle-O’Callaghan ! Tout simplement monstrueux. Derrière, Julien Pierre et Romain Millo-Chluski ont l’expérience du rugby international, jouent au plus haut niveau depuis plusieurs saisons avec leurs clubs respectifs, et n’ont rien à envier aux deux précédents. Ali Fakate, révélé lors de la magnifique fin de saison de Montpellier, pourrait aller en Argentine. Et Loïc Jaquet est prêt... n'en jetez plus !

 

En troisième-ligne, on perd certes Julien Bonnaire, mais le viver est énorme. Le Capitaine du Xv de France et mailleur joueur du Monde, Thierry Titi Dusautoir, est encore apparu au-dessus de la mêlée lors de ce Tournoi 2012. Il a été en effet capable à lui seul de maintenir l'équipe à flot lorsqu'elle était dominée, voire d'inverser la tendance (les débuts de matchs face à l'Italie et l'Ecosse notamment). Il finit bien-sûr meilleur plaqueur de la compétition, mais ceci est une formalité pour lui. Et il n'est pas tout seul.un certain Fulgence Ouedraogo est toujours exemplaire et performant avec son club de Montpellier. C'est vrai également pour le Clermontois Alexandre Lapandry et le Toulousain Yannick Nyanga. Olivier Missoup, que PSA a entrainé à Toulon, sera-t-il vu en Bleu ?

Harinordoquy peut bien-sûr jouer à ses côté si l'on place le futur grand qu'est Louis Picamoles en n°8. Place que les deux hommes devraient se disputer dans les quatre ans à venir. Derrière, Lakafia a eu sa chance avec Lièvremont, sans la saisir vraiment, mais s'il continue à briller avec son club, il reviendra.

 

A la mêlée (c'est-à-dire en n° 9), on n'y voit pas plus clair, avec les titularisation successives de Yachvili, Parra, et Julien Dupuis, même si le Biarrots semble être le n°1 dans la tête de PSA, vu qu'il a été titulaire sauf blessé. Parra et lui apportent chacun leurs atouts, le Yach fin stratège, et Parra l'accélérateur. Dupuis a lui raté sa chance face aux Anglais, mais peut-on juger un homme sur un seul match ? On verra en juin et à l'automne si Saint-André le rappelle. Le Toulousain Jean-Marc Doussain, qui a connu sa première et aujourd"hui unique sélection en finale de Coupe du Monde (!), sera revu en bleu très vite, pourquoi pas dans deux mois ?

Pour le poste d'ouvreur, il y a tellement de choses à dire, que ce thème sera prochainement l'objet d'un article à lui-seul. Toujours est-il qu'il n'y a pas eu là non-plus de continuité, et qu'on n'est pas là non plus rassuré. Sur le papier, Trinh-Duc et Beuaxis ont des profils très différents : joueur, capable d'attaquer et de franchir la ligne et d'accélérer le jeu pour le Montpellierain, stratège et très bon dans le jeu au pied (puissant et précis) pour l'ancien parisien. Mais il n'ont apparté de certitudes ni sur leurs points faire ni sur leurs points faibles lors de ce Tournoi. Qui d'autre ? Telle est la question, tant le poste de demi-d'ouverture est bien souvent tenu par des joueurs étrangers dans le TOP 14.

 

fofana.jpgAu centre, on a pour le coup, tout comme en deuxième-ligne,de belles certitudes. Le jeune Wesley Fofana, lancé dans le grand bain et titulaire lors des cinq matchs, a éclaté au grand jour. 4 essais lors de ses quatres premières sélections, des interventions tranchantes et décisives en attaque comme en défense. A ses côté Rougerie a alterné le bon et le moins bon, mais il a aujorud'hui bien passé les trente ans, et sera-t-il maintenu ? On le sait porteur d'un rôle important : régulateur, voire même "papa" des lignes arrières. Et tant que personne n'assume ce rôle, on ne pourra pas se passer de lui. FLorian Fritz, boudé pendant de longues années, a eu sa chance dans un contexte bien difficile : le match du Grand Chelem pour les Gallois, dans un Millenuim surchauffé, face à la mailleure paire de centres du moment : le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a été à la hauteur, notamment en défense où il a su museler les fusées galloises. Le jeune Yann David, toulousain lui-aussi, aura sa chance, c'est sûr !

 

A l'aile, on a là-aussi un vivier important,avec Vincent Clerc, Alexis Palisson, Julien Malzieu, voire Maxime Médard et Wesley Fofana qui peuvent aussi jouer à ce poste. Derrière, les jeunes poussent, notamment les deux Bayonnais Marvin O'Connor, formé à Grenoble, et Yoann Huget, qui a du renoncer à la Coupe du Monde alors qu'il était titulaire depuis un an en bleu pour un stupide histiore de non présentation à des tests anti-dopage.

 

A l'arrière, Médard a été le premier titulaire, et après la blessure de ce dernier, Poitrnaud à pris le relève, en alternant le très bon et le moins bon, comme à son habitude. Mais là-aussi une des attractions de notre championnat a eu sa chance, et l'a saisie avec culot face aux Gallois, Jean-Marcellin Buttin, jeune minot Clermontois. Et lui aussi, il a de l'avenir !

 

On se rend compte ici que certains postes nous mettent très en confiance (deuxième-ligne, 3/4 centre...) et que ce sont ceux où il y a eu le moins d'alternance lors de ce Tournoi. Alors cause ou conséquence ? Maintenant, à Philippe Saint-André et son staff de trancher !

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