RWC 2011 - Résumé des matchs du 1er week-end

On a vécu des matchs déjà très accrochés, et le resserrement du niveau mondial tant espéré est en passe de se produire, même s'il manque toujours 20 minutes aux petites nations pour rivaliser complètement avec les grosses écuries.

FRANCE / NIPPON - Groupe A
"Quant aux français, on sait que les débuts en Coupe du Monde sont toujours poussifs, qu'en sera-il cette année ?"
Et oui, comme chaque fois, la France passe péniblement le premier match piège qui lui est proposé. Au moins la victoire est-elle au rendez-vous, contrairement à 2007, victoire même bonifiée aux vues des 4 essais inscrits, mais ce bonus vaut plus pour le moral que pour quelque bilan comptable que ce soit, les bonus n'ayant qu'une très faible chance d'influer sur le reste de la compétition.
Après 20 premières minutes appliquées et efficaces, les bleus se la sont joué latins, suffisants, "cocky" comme disent les british. Et les Japonais, ont pu revenir dans le match sans nous surprendre, en faisant exactement ce qu'on prévoyait : envoyer du jeu, du jeu et encore du jeu aux 4 coins du terrain.
Et à 25-21, avec nos 2 ouvreurs sortis, on voyait la scénario catastrophe arriver. Preuve que cette équipe de France a du caractère et de la ressource, les joueurs qui rentrent à ce moment là (fatidique heure de jeu, on le verra sur les autres matchs) font la différence : Szarsweski, Papé, Bonnaire et surtout la gamin Parra remettent l'église sur la place du village, et en jouant à l'endroit, combat, occupation du terrain d'abord PUIS jeu au large, tout devient + facile, et 3 essais s'ensuivent. OUF : 47-21 !

ENGLAND / ARGENTINA - Groupe B
On n'attendait pas de ce match de grandes envolées offensives malgré le toit qui couvre cet Otago stadium flambant neuf protégeant les joueurs des méfaits de l'hiver austral.
Et c'est une véritable guerre de tranchée que ce sont livrés pendant 80 minutes les meilleurs ennemis de la scène politique du début des années 80, agressives et rugueuse, en témoigne les nombreux blessés côté argentin (les côtes qui couinent pour l'un et le genou dans la boite à gant pour un autre dira le sympathique commentateur de F2). Les argentins ont donc joué la partition du combat à outrance, toujours pénibles et à la limite de la faute pour faire douter les Anglais, se contentant d'occuper le terrain au pied et d'attendre les fautes anglaises. Et les Anglais pris à leur propre jeu sont passé tout prés de la correctionnelle ! Comme on aurait aimé les voir tomber pour inaugurer cette tenue All Black qui fait tant débat en Nouvelle-Zélande, vécue comme une arrogante insulte. Nike qui se permet encore de piétiner des traditions centenaire sur l'autel de merchandising, sans succès puisque ce maillot est boudé des supporteurs de la Rose... tant mieux !
Le fait de jeu : la très pauvre réussite des buteurs, de part et d'autre, très surprenant pour notre Jonny Wilkinson préféré. Au final les anglais passes au métier et à la patience 13-9.

AUSTRALIA / ITALIA - Groupe C
Les équipes sois-disant petites font parler d'elle durant cette première journée de mondial, et à ce jeu là les Italiens ne sont pas en reste : un super match des transalpins, sérieux et appliqués comme jamais, mettant un combat et une pression fabuleuse aux Australiens. Le plan a marché 60 minutes pour les Italiens, passant même l'heure des citrons avec 6-6 au tableau d'affichage, concassant les Wallabies en mêlée, et réussissant à endiguer leur attaques en ralentissant les sorties de balle des rucks, et ce malgré toute la science australienne dans ce secteur de jeu.
Puis le banc et la patience une fois de plus ont fait la différence, les Wallabies marquants 4 essais en 20 minutes. Bien dommage l'essai de pénalité que la mêlée italienne aurait du se voir offrir et que l'arbitre n'accorda pas. Il aurait été amplement mérité, car à 32-6 l'addition est un peu salée compte-tenu de la physionomie du match.
Moralité : si les ritals jouent comme ça face aux rouquins le 2 octobre, je ne donne pas cher du cours de la Guinness en 1/4 de finale !

IRELAND / USA - Groupe C
On savait les Irlandais dans le doute après leur série de 4 défaites sur 4 en matchs de préparation en août. Et bien nos amis américains, en cette date anniversaire si particulière pour eux, en ont remis une couche en guise de doute ! Comme les Italiens, les Ricains ont été vaillants au combat, laissant les Irlandais planer sur le secteur de la touche, mais les faisant souffrir comme jamais dans le jeu au sol et les rucks, pourtant leur 2e grande arme traditionnelle. Les Rouquins marquent un essai (mérité) juste avant les citrons, ce qui leur permet de virer en tête 10-0. Mais sans cet essais, à 3-0 à la pause, le doute aurait été bien plus grand chez les Irlandais et qui sait ce qui aurait pu arriver
Au final les Irlandais s'imposent la aussi à l'usure, avec l'appui d'un banc d'expérience (Ronan O'Gara et ses 111 sélections notamment), mais ne réussiront jamais à inscrire le 4e essai symbole du point de bonus offensif... Alors que les USA marquent eux sur la sirène un essai en contre des plus mérités pour terminer à 22-10 ! Un point de bonus qui pourrait manquer aux Irlandais en cas d'égalité avec les Italiens le 2 octobre.

SOUTH-AFRICA / WALES - Groupe D
5 points, 3 points, 2 points... Et un seul petit point aujourd'hui, les Gallois perdant face aux Springboks par le plus petit des écarts, se rapprochant d'eux un peu plus à mesure que les confrontations se succèdent, mais n'arrivant pas à effacer le signe indien et les battre pour la première fois de leur histoire.
Les gallois peuvent s'en vouloir tant ils ont joué ce match intelligemment, marquant sur leurs temps forts, résistants héroïquement aux panzer-division Sud-Africaines sur leurs temps faibles. Mais tout part de la première minute : sur une succession d'absences défensives impardonables de la part des Gallois, les Sud'Af marquent en coin par François Steyn. Passé cet écart, les hommes de la principauté imposent le tempo, jouent et nous régale de leur rugby de mouvement, tout en répondant présent dans le combat, prérequis indispensable face aux Springboks dont l'emblème (une antilope) est il est vrai bien mal choisi ! Jusqu'à mener 16-10 à 15 petites minutes de la fin !
Sur une de leur rare action construite et élargie, les Boks arrivent à marquer sous les poteaux et passent devant 17-16. Une pénalité et un drop manqués plus tard, les gallois pouvaient se dire qu'ils étaient en effet passé tout près de l'exploit !

En 2 mots, les matchs que je n'ai pas vu, ou quelques extraits :
NEW-ZEALAND / TONGA - Groupe A
Un peu à l'image des français, les Blacks pour leur entrée sous haute pression dans la compétition ont fait une première 1/2 h de folie pour mener 29-0, avant de laisser revenir leurs valeureux adversaires dans le match, amis sans toutefois se faire peur au niveau du score.
Mais contrairement à nos bleux, le spectacle était au rendez-vous, et le magicien Sonny Bill Williams  (SBW pour les intimes) nous offri quelques off-laods - passes après contact de la plus belle facture : 41-10, et la plus petite défaite de l'histoire des Tonga face aux Blacks.

SCOTLAND / ROMANIA - Groupe B
Encore une "petite" nation qui en fait trembler une grosse : les roumains menaient à 10 minutes de la fin, avant de craquer devant des Ecossais en dent de scie, enchainant le très bon (20 premières et 10 dernières minutes) et le très mauvais. 34-24 au final, les Ecossais sont toujours en course, et meme en tête du groupe grâce au bonus.

FIJI / NAMIBIA - Groupe D
Fidèle à leurs habitudes, les funambules fidjiens ont enchainer les très beau (marquant la bagatelle de... beaucoup d'essais) et le très approximatif. Mais une super victoire 49-25 et 4 essais à la clé pour leur ailier Goneva.